Hello,
Quand on aime les roses et les rosiers on a envie de les voir le plus possible en fleur, voir même toute la belle saison. Et certains offrent en effet cette possibilité, et, si on écarte les variétés non remontantes, on peut être sûr d'avoir au moins deux floraisons.
 |
| R. Manureva 04/06/19 |
Quand j'ai commencé à planter des rosiers, étant débutante j'ai choisi de suivre les conseils qui me semblaient les plus intéressants pour une floraison maximale. Soit : fumier en sortie d'hiver, taille, puis trois doses d'engrais à 1 mois d'intervalle à partir d'avril. Alors je ne vais pas vous dire aujourd'hui que cette méthode ne fonctionne pas. Car en vérité ça marche très bien pour des floraisons abondantes. Mais, (et il y a plusieurs mais) ce n'est peut être pas la meilleur solution. Voilà pourquoi j'ai changé de "protocole"
D'abord mettons nous d'accord sur les mots : quand je parle d'engrais : c'est du chimique, et il est fait pour être absorber directement par la plante. A contrario fumier et autres compost doivent être décomposés et transformés par la faune et flore de la terre pour devenir assimilable par la plante.
 |
| R. Lady of Shalott 20/05/19 |
Le souci de la méthode triple engrais c'est qu'elle demande à la plante de beaucoup donner, y compris à une période où elle fait une pause : en été. Du coup il faut arroser. J'ai pu lire un arrosage par semaine minimum... Oulà... vous vous rendez compte de la quantité d'eau que ça représente ? économiquement et écologiquement pour moi c'est négatif. Pour être clair entre mi juin et les premières pluies de fin juillet j'ai arrosé le jardin une fois (je ne parle pas des pots évidement) juste avant la dernière grosse canicule.
Donc mettre de l'engrais et ne pas arroser est ce que c'est viable quand les conditions climatiques depuis quelques années montrent des étés de plus en plus secs ?
Ce premier problème soulevé, j'ai décidé de sevrer mes rosiers. De 3 doses je suis passée à 1 puis plus rien. Cela fait maintenant 3 ans. Et j'ai remarqué quelque chose de très intéressant : mes rosiers sont moins malades. Je précise : aucun traitement naturel ou chimique au jardin. Le marsonia se fait rare. (il y a toujours des grands malades mais même eux c'est mieux)
 |
| R. Rhapsody in Blue 23/05/19 |
Alors comment expliquer ce phénomène ? C'est assez simple. Un rosier comme tout arbuste crée bien sûr des tiges des feuilles des fleurs des fruits, mais surtout il crée son système racinaire. Ce système qui va lui permettre de se nourrir et de vivre. A savoir que le système racinaire s'adapte aux conditions qu'il rencontre : racines profondes pour allez chercher l'eau par exemple. Si vous donner de l'engrais et de l'eau au rosier il n'a pas besoin de faire un système racinaire profond et ramifié. Un peu comme s'il était sous transfusion.
A partir du moment où on ne le nourrit plus en intraveineuse le rosier va devoir se débrouiller. Il va donc renforcer son système racinaire. Et le rapport avec les maladies me direz vous ? Et bien un rosier sain est un rosier qui a souvent un excellent système racinaire qui lui permet de se nourrir et de se protéger des attaques des maladies.
 |
| R. Salet 16/06/19 |
Vous voyez où je veux en venir : nourriture et eau en abondance directement assimilable égale système racinaire simple égal moins de résistance aux maladies. Et du coup en plus de nourrir et d'arroser on traite...
Alors faut il affamer et assoiffer un rosier pour qu'il soit en pleine santé ? oui et non. Il faut lui permettre de développer un bon système racinaire pour qu'il soit sain et se débrouille tout seul. Pour ça il faut une terre de bonne qualité. Op là je vous vois sortir vos sacs de terreau à la plantation ! Nanananananan ! A la plantation il faut soigner l'emplacement, faire un trou profond pour permettre aux racines de s'enfoncer. Arroser copieusement. Et c'est tout ! Inutile de gaver le rosier au démarrage. Il vaut mieux se passer de fleur la première année que de l'épuiser inutilement.
 |
| R. Marietta Sylva Tarouca sur ses propres racines, 18/05/19 |
Par la suite, tous les hivers : compost et fumier viendront nourrir la terre, elle sera parfaite pour les besoins du rosiers.
Pas de traitement. Je vous rappelle que les pucerons et le marsonia ne tuent pas les rosiers...
Pas d'arrosage. plus vous arrosez moins le rosier enfonce ses racines et plus il est tributaire des arrosages et sensible à la sècheresse.
Une taille appropriée chaque année en février mars.
 |
| R.Dainty Bess 14/07/19 |
Résultat : des rosiers sains, costauds qui peuvent se passer de vous tout l'été. Alors oui en août vous aurez une période sans fleur... Dans ce cas laissez vos rosiers tranquilles et ajouter des plantes comme les Lavatères, les Perovskya, les Gauras, les Mirabilis Jalapa, les Phlox....
Au jardin j'ai un rosier qui est tout le temps en fleur c'est Moustique, et je me base sur lui pour savoir si tout va bien. depuis quelques jours et pour encore une bonne semaine (au vue de ses belles tiges toutes neuves) il n'a pas de fleur. ça fera de mai à octobre : 15 jours d'arrêt de floraison. Le tout sans engrais sans arrosage sans traitement.
Alors bien sûr mes rosiers ne croulent pas sous les roses en plein été... Ils font des longues pauses... mais ils sont beaux et leur fleurs sont d'autant plus précieuses. Et puis économiquement et écologiquement je suis en paix !
 |
| R. Herbalist 12/05/19 |
Attention je soigne aussi le choix de mes achats. J'ai des chochottes qui vont laisser leur place (on fait tous des erreurs en regardant les belles photos qui ne disent rien du sujet) J'ai mes adresses chouchou bien sûr, trois pour être précises :
Mela Rosa en premier ! Les créations de Jean Lin Lebrun sont extra. Et c'est en l'écoutant que j'ai compris bien des choses que vous avez pu lire ci dessus.
Francia Thauvin, ses rosiers sont de bonnes qualités et ne sont pas sous intraveineuses dès leur naissance.
Brochet Lanvin que j'ai découvert à Saint Jean de Beauregard, là encore des rosiers d'excellentes qualités.
Voilà. J'espère avoir été claire, et surtout comprenez moi bien, je n'ai rien contre la méthode du triple engrais, elle donne des résultats convaincants, mais j'ai voulu vous montrer qu'on pouvait faire autrement. Dans ma démarche il y a un souci de gain d'argent, de respect de l'environnement, et de gain de temps.
Je préfère passer 3 heures à lire au jardin, plutôt que prendre la voiture, allez acheter de l'engrais, m'agacer sur le prix... revenir, travailler la terre au pied de chaque rosier, mettre l'engrais, prier pour qu'il pleuve... et enfin finir par arroser. Dans la recherche de la zénitude on parle de lâcher prise et de savoir s'arrêter et admirer, contempler. Ne rien faire, laisser faire.
 |
| Photos de ce vendredi16 août 2019 |
La chaleur est moins importante, il y a eu un petit peu d'eau, les rosiers se réveillent.
Allez j'ai assez parlé ! Je retourne à mes crayons et je vous souhaite un excellent weekend.
Ah lydie voilà qui est dit et bien dit. André eve était précurseur lorsqu'il disais de nourrir la terre. Jean lin passe pour un urluberlu lorsqu'il martèle qu'il faut bien nourrir la terre, ne rien mettre au fond du trou et ne pas arroser son rosier plus que nécessaire caril doit faire ses racines avant de fleurir. Un rosier n'est pas une machine à produire des roses toute l'annee. Il faut lui laisser son cycle naturel et ses pauses. Merci lydie. Bisous
RépondreSupprimerPatricia m'a envoyé un mail à propos de ton article sur les soins à apporter aux rosiers.
RépondreSupprimertout cela me rend perplexe . Sûre en tout cas qu'il faut d'abord nourrir le sol ( fumier ou compost , mais le sol non argileux ....pas terrible pour les rosiers ( pas oublier que les belles roses d'A.Eve sont ds une terre argileuse )arrosage espacé oui
j'ai très souvent acheté mes roses chez F.Thauvin , à e du sérieux et des prix.
merci en tout cas d'avoir traité de ce sujet. De quelle région es tu ?
Anne
Je suis en Charente Maritime : terre calcaire et légère ! Après il faut essayer, et même noter d'une année sur l'autre les résultats et ce qu'on a fait. C'est comme ça au fur et à mesure qu'on sait ce que les rosiers et autre de notre jardin ont besoin :)
SupprimerTrès clair et édifiant, cela ne s'appellerait-il pas de la sagesse et/ou du bon sens ? Tu en as à revendre. Beau w.e Lydie.
RépondreSupprimerBjr, comme je suis d'accord avec toi, je jardine depuis environ 3 ans ( j'ai plus de temps) je grignote petit à petit la pelouse (qui de toute façon est très moche en période de sécheresse) et comme toi j'ai décidé de ne pas arroser,sauf à la plantation et au démarrage ni mettre d'engrais à mes rosiers (les autres plantes non plus), mes parents pratiquaient déjà comme cela, et j'ai de bons résultats. Et cela me convient très bien et au jardin aussi. Bonne soirée
RépondreSupprimerJean-Lin est toujours d'excellent conseil, merci pour ce billet Lydie ! Perso, je ne nourri plus du tout mes rosiers de puis plusieurs années maintenant mais je ne conseillerais pas forcément de faire de même car j'ai une terre argilo-limoneuse, riche, et en plus je paille, je remets les adventices dans les massifs aussi et ainsi les limons apportés par les sources + la décomposition des déchets du jardin, du paillage, etc, suffisent je pense à nourrir les rosiers. Mais c'est un cas particulier. Bisous
RépondreSupprimerNos jardins sont aux antipodes l'un de l'autre !
SupprimerTres intéressant. Je n ai jamais nourri les quelques rosiers du jardin autrement que une fois l an avec un peu de mon fumier de cheval bien décomposé. Et j ai des fleurs quand même. Moins gros que chez les autres mais j aime mieux en fait. Merci pour ce beau résumé.
RépondreSupprimerMerci pour ton article, Lydie, très clair et qui correspond à ma philosophie.
RépondreSupprimerPour les rosiers, comme pour toutes les autres plantes et arbustes, il faut qu'il s'adapte à la terre du jardin et non l'inverse ! Alors, je ne les traite pas, ni engrais ni insecticides même bio.
A l'automne, ils ont tous une épaisse couche de feuilles mortes au pied, naturelle et cela leur suffit. Ils font presque tous une pause estivale et c'est normal, il fait chaud et sec et ils s'économisent sauf mon Coeurs de Vendée qui adore ça ! Je ne les ai pas arrosés durant la canicule et aucun n'a souffert.
Bisous et très bon week-end
j'ai oublié qq ch d'important , qqchose qui traine ds ts les livres sur les rosiers , mais qui le fait ?
RépondreSupprimeril faut scier à la base du rosier buisson 1 ou 2 vieilles branches , le résultat est miraculeux pour le rajeunissement du rosier . Voilà . moi aussi j'ai une terre légère et un peu calcaire , pas extra pour les rosiers , mais j'y arrive ! Anne
Bonjour,
RépondreSupprimerQuel article ! Extrêmement intéressant, passionnant. A lire et relire. A garder en mémoire et en tirer profit. Si j'ai quelques expériences, les vôtres m'emmènent encore plus loin pour réflexions, j'ai encore des tâtonnements. Rien de mieux que de vous lire pour confirmer des interrogations. J'espère pouvoir publier.... maintes fois en échec... Je vous lis à chacun de vos articles, toujours avec un infini plaisir. Belle journée. Brigitte.
Belle sagesse Lydie et moi avec ma terre argileuse les rosiers sont ravis de ne recevoir que compost et granulées de fumier en hiver .
RépondreSupprimerBeau weekend Lydie
Emmanuelle
Excellent article Lydie. Je mets du fumier à l'automne et des granules d'engrais pour rosier (or brun) au printemps. Apparemment c'est ce qu'il faut faire mais certains de mes rosiers sont moins beau après la première floraison et souffre du chlorose. Ma terre de craie n'est pas idéal pour les rosiers et je pense remettre de compost et bien pailler avec tout ce qui attend d'être broyé. Tout cela dès qu'il arrête de pleuvoir!
RépondreSupprimerLydie, bonjour!
RépondreSupprimerJ' ai failli louper ce GENIAL BILLET! Tu ne peux pas savoir comme tu me réconcilies avec ce que je pense profondément! (Charlotte m' avait bien un peu aiguillée sur des idées de revues simplissimes...donc idéales pour moi mais que je n' ai pas encore achetées, Nathalie me confortait dans le fait de ne plus compter le nombre de feuilles sur mes rosiers...5 ou 7, pas grave et quand Camille m' a proposé un bébé de son Fifi sur la Volière, j' ai osé dire oui et il pousse!)
Et là enfin, je comprends tout en lisant, comme quoi, je ne suis pas encore perdue pour tous mes rosiers!!! Je peux même préciser que tout le jardin ici est au même régime...rien! Sauf à la plantation , où j' incorpore corne et sang car ma terre est un peu radine! Un peu de purin d' ortie car il en restait chez ma voisine, parfois je mixe avec de la consoude, et du marc de café au fil de l' année, (mon papa disait que c' était utile à la terre et que ça faisait déguerpir les baveux!) J' ai encore fait une bêtise cette année en voulant arroser Iceberg, croyant qu' il en manquait, je retiens la leçon! Il n' aime pas! (côté arbustes, seuls les derniers plantés ont eu à boire, de toute façon, nous sommes encore en restriction d' eau)
J' ai une nette différence au jardin cette année et c' est vraiment flagrant, je suis d' accord avec ce que tu dis, les rosiers mais aussi tout les arbustes se renforcent au fil des années dites "propres"; quelques pucerons, et encore...vite avalés par les aides naturelles! Les très faibles de 2018 se sont mieux tenus, j' en suis surprise, car ça été chaud et sacrément sec cette année chez nous aussi. Il y a bien ce grand rhodo qui peine toujours, mauvaise place je pense. Je n' ai pas de rosiers "étonnants", ça viendra avec leur maturité, je pense...ou pas. Mon apprentissage en matière de sélection des rosiers à l' achat est encore balbutiant, c' est vrai, j' ai donc de quoi progresser! Je compense avec beaucoup d' amour et de contemplations passives pour tout ce qui pousse ici et dans tous les jardins que je "visite" au fil des blogs.
Vraiment merci, Lydie!
Bises toutes naturelles...à l' eau de pluie, enfin! (mais accompagnées de chocolat...tout naturellement aussi!)
Carole.
Ces observations ont ébranlé mes certitudes.
RépondreSupprimerJ'en prends note et vais m'efforcer de changer mon comportement vis à vis de ces fleurs incomparables. Merci
Super article !
RépondreSupprimerC'est par hasard que je lis votre blog et je tombe sur cet article !je suis d'accord à 100 pour 100 !Je procède à peu près de la même manière avec mes rosiers et si j'ai un peu moins de fleurs en aout et bien tant pis !J'ai beaucoup d'autres fleurs!
Je laisse aussi les feuilles mortes en hiver au pied de tous les arbustes et rosiers et je ne traite plus rien non plus depuis plusieurs années même s'il parait qu'il existe des traitements bio ;c'est quand mème un produit et qui souvent coute cher !
En somme moins de travail moins de dépenses et moins d'eau qu'il faudra de toute manière économiser impérativement !
beau dimanche ! Dominique
Un article très sensé et une philosophie à laquelle j'adhère aussi...un peu par paresse, mes bons rosiers sont aussi d'accord et ceux qui ne le sont pas prendront bientôt le chemin de la déchetterie.
RépondreSupprimerBisous